Parlons clair : la Sonora Carruseles a sorti une pléthore d'albums et de compilations, tous d'un intérêt certain. Maintenant s'il y en a un seul à retenir parmi tous, c'est sans doute Heavy Salsa. Certes, on n'y retrouve pas les fantaisies des albums plus récents, certes on ne retrouve pas tout, mais on retrouve quelques unes de leurs reprises les plus réussies, telles Ave Maria Lola ou Micaela. Et les pistes originales du groupe sont également bonnes. Les mosaicos (medleys) sont néanmoins un peu en dessous comme souvent et leur version d'El Pito n'est pas extraordinaire comparée à d'autres... mais elle n'est pas mauvaise pour autant et puis pour vous rappeler que l'essentiel du disque est excellent il se clôture avec Quiereme Siempre, improbable salsa sentimentale sous stéroïdes. Cerise le gâteau, si les musiques se dansent plus facilement sur le 1, l'album se danse aussi bien en cubaine qu'en portoricaine.

Entre le Tom Cunningham Orchestra et le swing, c'est une histoire d'amour à trois. A trois puisque le groupe joue aussi et surtout pour les lindy-hoppers... qui le lui rendent bien ! L'orchestre est en effet une des formations vintage les plus reconnues et les plus estimées des Etats-Unis... et du petit monde des danseurs en général. Il faut dire que leur albums sont de vrais bonheurs : reprises de morceaux légendaires, réorchestrés mais jamais trahis et servis par des musiciens de talent. Tout au plus les voix sont parfois un peu en dessous de ruste. Et puis quand je dis que le groupe pense aux danseurs, ce n'est pas seulement parce qu'il participe à des cours et événements: leur musique est faite pour la danse. Et puis franchement, des orchestres qui vous donnent les comptages sur leur CDs, vous en connaissez beaucoup vous ?

Troisième album du big band (le premier étant définitivement épuisé), One O'clock Boogie/Two O'clock Jump! est à la hauteur des précédents et en a le même défaut : une distribution si limitée que c'est une vraie gageure de trouver simplement le disque référencé ! Et je ne parle pas de la disponibilité, bien que les rééditions aient aidé. Il semble toutefois possible de contacter le groupe pour leur acheter directement leurs albums via leur site internet où l'on trouvera également une foultitude d'extraits de leurs morceaux.

Toujours pas convaincus ? Vous avez peur d'être déçus ? Trop vintage pour vous ? Laissez-vous donc tenter, au moins pour le voyage dans le temps : c'est le meilleur orchestre depuis Count Basie, et ça n'est pas moi qui le dit, c'est Oncle Frankie ;)

"Mais que fait un album de RnB commercial japonais sur cette page ?" vous demandez-vous. Et bien ça s'explique assez bien : non seulement ce disque de collaborations est d'excellente facture mais il verse dans de nombreux styles différents : bien sûr du RnB "popifié", mais aussi de la house, deux fausses samba, un ska... et deux swings ! Et contre toute attente de la part d'un groupe commercial nippon, le résultat est on ne peut plus à hauteur des attentes. Bon, d'accord, ils sont (très) rapides et donc d'un intérêt mineur mais j'adoooooore Vanessa alors je pouvais pas ne pas présenter cet album ! De plus, les crossovers Hip-Hop/Jazz sont trop souvent négligés alors si ça peut aider à convaincre que ça mérite qu'on s'y intéresse j'aurai doublement atteint mon but ^^;

Note: Une critique complète de l'album est disponible sur le V-Stuff (...mais elle aurait bien besoin d'un petit lifting incluant la correction de quelques coquilles!)

Probablement l'album le plus connu de DLG, Swing On! est hélas un peu inégal : la majorité des pistes sont très dansantes mais un peu fades alors que les reprises de Juliana et La Quiero A Morir sont particulièrement jouissives. Et puis il faut bien avouer qu'une reprise salsa-pop de la version espagnole de Je l'aime à mourir de notre franco-français Francis Cabrel, ça vaut bien un petit coup de projecteur. Du point de vue danse, les musiques sont bien marquées, plutôt à danser sur le 1.

The Swing Session, qui a depuis changé de nom pour devenir Stompy Jones, est un sextet de jazz qui fait dans la reprise de succès historiques plus quelques compositions originales. Mais ce qui fait la différence entre cette formation et les autres, c'est leur propension à faire une musique littéralement faite pour danser. Il faut dire que le groupe a parmi ses habitués une partie non négligeable des danseurs de talent de la côte ouest des Etats-Unis. D'ailleurs, le groupe est régulièrement plébiscité par les lindy-hoppers et ses interprétations peuvent être entendus aussi bien en démonstration qu'en soirée... que sur les DVDs de Kevin & Carla ! Quant à l'album, il s'agit là de leur premier, trois étant disponibles à ce jour (mais hélas assez mal distribués). La tracklist est des plus sympathiques et tout se danse !

Des extraits audio sont disponibles sur leur site officiel, ainsi que des informations et la possibilité d'acheter directement les albums auprès du groupe.

Deuxième et dernier album du groupe de Crispian Mills, Peasants, Pigs & Astronauts est parfois considéré comme le testament du quatuor qui éclata dans l'année qui suivit. Et quel testament ! Beaucoup plus homogène que K, son prédécesseur, le disque est un petit bijou de pop anglaise mâtinée d'influences indiennes. Pas question ici d'orientalisme mal placé ou de saupoudrage : les compositions intègrent des éléments entiers d'instrumentation ou d'arrangements indiens au sein d'une pop psychédélique d'excellente facture.
Une petite merveille que je ne peux que recommander surtout que si le style se prête peu à la danse à deux, l'album dispose néanmoins d'un rock lent décent et surtout d'un des rares lindy (très) lents qui soit parfaitement marqué et dansant !

Tous ceux qui ont vu le film et/ou aiment danser les swings tiennent en haute estime cette bande originale. En effet, quel que soit l'avis qu'on ait sur le film dans son ensemble, la musique reste une référence pour les danseurs, même si seule une petite partie des morceaux vaut vraiment la peine !

Pour être plus précis, le disque est composé pour moitié d'une musique de film très quelconque composée par un James Horner travaillant bien -comme d'habitude- mais sans génie aucun. Et cette moitié ne se danse pas, mais alors pas du tout ! Le reste du disque peut se danser mais est constitué pour moitié d'enregistrements des années 1930 tout à fait excellents mais pas forcément très agréables à danser étant donné la qualité du son d'époque.

Reste heureusement le dernier quart : un quart de pistes réorchestrées et réinterprétées, parfois avec audace comme le Shout And Feel It façon Django Reinhardt ou Le Bei Mir Bist du Schon de Janis Siegel, bien loin de la version des Andrew Sisters. Mais quatre* pistes c'est peu surtout qu'elles sont assez courtes. Seulement s'arrêter là serait omettre un détail capital : ces morceaux ont un son parfait et ont été réorchestrés spécialement pour la danse : ils transpirent le lindy, ils invitent à la danse comme peu d'autres et quand ils vous prennent, ils ne vous lâchent pas. Et ce n'est pas moi qui le dit : il suffit de voir la fréquence incroyable de leur utilisation en démonstration comme en soirée à travers le monde entier pour comprendre que tous les danseurs s'accordent à les classer parmis les références indémodables.

*(Cinq si on ajoute Daphne de Stéphane Grappelli qui est un 68 mesures/minute ...et la question est alors "agréable en balboa ?" à laquelle je suis incapable de répondre)

**Bei Mir Bist du Schon change de tempo, de 25 à 48 avec la majorité du morceau à 39

C'est du Dany Brillant et c'est un best-of : Inutile de dire qu'il y a de quoi danser! Ceci étant, au vu de la qualité des meilleures chansons, j'ai volontairement omis les moins dansantes. En termes de danse, ce disque est clairement un bon investissement car présentant des musiques marquées et diverses, bien qu'on regrettera l'absence de certains rocks tels que C'est ça qui est bon ou Quand le Jazz.

Certains connaissent sans doute Lisa Ekdahl à cause de ses deux albums jazz sur un desquels figure une reprise de It's Oh So Quiet que l'on pouvait entendre dans le spot publicitaire de Cacharel pour le parfum Anaïs Anaïs (et non, ce n'était pas la version de Björk qui est très bien mais n'a rien à voir !) Ceci étant, la plupart des amateurs de la mignone suédoise s'accordent à dire qu'elle est bien meilleure sur ses productions suédoises.
Le disque est une petite merveille de pop-folk toute douce et la chanteuse une des rares artistes qui feraient passer le suédois pour une langue des plus harmonieuses (je suis peut-être un peu dur mais ceux qui ont entendu du suédois dans leur vie savent de quoi je parle !)

Du point de vue de la danse, la majorité des morceaux sont peu marqués et les accompagnements peuvent perturber donc ce n'est pas franchement un disque pour danser... mais ne criez pas à l'escroquerie tout de suite !
En effet, au milieu de la tracklist, on trouve Benen I Kors et le très célèbre Vem Vet qui sont deux lindy géniaux, bien marqués et complètement atypiques, utilisables en toutes occasions et parfaits pour étonner vos amis ou votre public !